L’amphithéâtre Monekosso de l’Université de Kinshasa a accueilli, le jeudi 30 septembre 2021, les activités de la première journée congolaise de mycologie. Organisée par le service de Microbiologie de l’Université de Kinshasa, cet événement qui a réuni plusieurs scientifiques congolais et étrangers a permis d’aborder des questions relatives à la lutte contre les maladies fongiques (du diagnostic au traitement) en Afrique subsaharienne en mettant un accent particulier sur la situation de la République Démocratique du Congo.

Les maladies fongiques causent la mort de plus de deux millions de personnes chaque année. A en croire les organisateurs de la journée congolaise de mycologie, les maladies fongiques, outre leur impact négatif sur la santé des individus qui en souffrent, ont des conséquences néfastes sur la situation socio-économique de ceux-ci car elles créent de la misère en raison de leur comorbidité, de la stigmatisation et de l’incapacité de travailler qui en résultent (Kamwiziku et al. 2021). Des problèmes qui peuvent être résolus en mettant en place un moyen diagnostic rapide qui appellerait à un de traitement précoce et adéquats. Le Fond d’action mondial contre les infections fongiques (GAFFI) estime qu’avec un traitement largement disponible, le nombre des décès dus aux maladies fongiques peut passer de deux millions à moins de 750 mille morts par an (www.gaffi.org).

L’objectif de cette activité était de sensibiliser la communauté scientifique sur les maladies fongiques afin de voir dans quelle mesure assurer l’implémentation d’un plateau technique du diagnostic et prise en charge de ces maladies.

Cette journée congolaise de mycologie a permis de poser les bases de la création, à long terme, d’une société congolaise de mycologie qui aura pour mission de faire des plaidoyers auprès des décideurs et praticiens afin d’éliminer ces maladies qui sont des maladies tropicales négligées alors qu’elles occasionnent plusieurs décès chaque année.

Cette journée a également permis de vulgariser les différents tests diagnostiques existants dans le domaine des maladies fongiques mais aussi de mettre en avant des médicaments antifongiques ainsi que les bonnes pratiques relatives à leur utilisation.

Organisée en collaboration avec GAFFI, représenté par sa Directrice Afrique Emma Orefuwa qui a dressé une cartographie des moyens diagnostiques des maladies fongiques en Afrique, cette journée congolaise de mycologie a connu la participation de plusieurs scientifiques qui, à tour de rôle, sont intervenus pour partager leurs expériences sur les maladies fongiques. Intervenant par visioconférence ou en présentiel,  pathologiste, microbiologistes, dermatologue, radiologue, infectiologue ainsi que d’autres chercheurs en santé publique ont pris part aux différents panels organisés à l’occasion. Ces scientifiques ont abordé des thèmes comme «les maladies fongiques en RDC», «le diagnostic histopathologique des maladies fongiques», «Images radiologiques des maladies fongiques : expérience de la RDC», « les mycoses des pieds, pied d’athlète », « la créatinine phosphokinase-BB, marqueur de suivi du traitement des neuroméningites à Cryptococcus neoformans, étude réalisée aux Cliniques Universitaires de Lubumbashi », «les médicaments antifongiques en RDC» ainsi que «les outils et équipements pour le diagnostic biologique en RDC».

Par cette journée, le Département de Biologie médicale, par le truchement du Service de Microbiologie, sollicite la collaboration des tous, décideurs, médecins biologistes, praticiens hospitaliers et laborantins à joindre leur main à la patte afin que le diagnostic mycologique soit une réalité en République Démocratique du Congo et ainsi contribuer à la prise en charge rapide de ces pathologies qui sont des tueuses silencieuses.

Pour le comité d’organisation

                                      Dr Kamwiziku Guyguy, Microbiologiste

                                      Dr Jean Claude Makangara, MD

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